L'histoire du thé


Un peu d'histoire

La légende: En Chine


L'histoire du thé commence en 2737 avant Jésus-Christ, par une légende. Le héros en est l'empereur chinois Shên-Nung qui, par un jour de grande chaleur, se trouva pris d'une soif intense. Fût-ce par hygiène ou par soucis diététique? Toujours est-il que ce fils du Céleste Empire (Un sage à n'en pas douter) mit suivant l'immémoriale hygiénique coutume chinoise, son eau à bouillir avant de la boire. Ceci se passait au pied d'un arbre, un théier bien entendu. On devine la suite: taéquinées par une brise légère, quelques feuilles se détachèrent de l'arbre et vinrent se poser en douceur dans la tasse d'eau bouillante qui s'en trouva délicieusement parfumée. L'empeureur apprécia. Il en redemanda. La chose se sut et devint bien vite à la mode. Le thé était né.

La légende: En Inde

De l'autre côté de l'Himalaya, l'Empire des Indes n'est pas en reste de légendes. le roi Kosjuwo avait trois fils, comme dans la chanson. Celui qui nous intéresse, le troisième, s'appelait Darma, Dharuma ou Bodhi-Dharma. Peu importe. Ce qui importe d'avantage, c'est que ce jeune homme, touché par la grâce, décida un jour de quitter son pays pour aller propager en Chine le culte du vrai Dieu, à savoir Bouddha. Mais afin de corser la performance et de la rendre plus méritoire, il fit le voeu de ne pas dormir pendant les neuf années que durerait sa mission. Au bout de trois ou cinq ans, il fut pris d'une somnolence bien naturelle et se serait laissé aller à parjurer son voeu s'il n'était tombé à ce moment précis (et par le plus grand des hasard) sur un théier.
Ignorant tout de cet arbre, il en cueillit machinalement quelques feuilles et, sans y penser, les mâcha. Aussitôt, les miraculeuses vertus torrifiantes du thé firent leur effet: notre saint homme y puisa la force de se tenir eveillé pendant les années qui restaient à courir.

Ce récit, illustre et précise une des vertus essentielles du thé: Son pouvoir extraordinairement tonique. Cependant il n'apporte pas de grande précision géographique sur le lieu de la terre où cette plante apparut pour la première fois. On dit cependant que les premiers arbustes à thé étaient situés en Chine, dans des régions pratiquement inaccessibles à l'homme, mais pas au singe. D'où l'idée de dresser ceux-ci à la cueillette! Si nous prêtons foi à cette légende (parmi tant d'autres), il faudrait admettre que les théiers seraient apparus pour la premère fois aux confins de la Birmanie, du Nord du Vietnam et du Yunnan.

Les premiers écrits

La plus ancienne référence au thé que l'on ai pu trouver dans la littérature provient d'une copie d'élève signée Kuo P'O, petit Chinois qui étudiait déjà les bonnes choses au IVe siècle de notre ère. Une centaine d'année plus tard, l'habitude de boire du thé semble bien établi dans la province de Sze Tchouan, et vers le VIIIe siècle l'industrie et le commerce du thé présentent une réelle importance sur le plan économique.

Pendant ce temps: Au Japon

Au Japon, pendant ce temps, les siècles fignolaient ce que l'on appelle aujourd'hui (par un bizarre jeu de mots entre le "thé" et le grec "Théos" dieu) la religion du Théisme.
Okakura Kakuzo a magistralement exposé dans son "livre du Thé" cette conception de la vie difficilement compréhensible par un esprit Européen:


"La philosophie du thé n'est pas une simple esthétique dans l'acceptation ordinaire du terme, car elle nous aide à exprimer, conjoitement avec l'éthique et avec la religion, notre conception intégrale de l'homme et de la nature. C'est une hygiène, car elle oblige à la propreté; c'est une géométrie morale, car elle définit le sens de notre proportion par rapport à l'univers. Elle représente enfin le véritable esprit démocratique de l'Extrème-Orient en ce qu'elle fait de tous ses adeptes des aristocrates du goût".


"Le fait que le Japon se soit trouvé si longtemps isolé du reste du monde a aidé puissament, en développant le goût de la vie intérieure, à propager le théisme. Il a pénétré aussi bien dans les maisons les plus nobles et les plus élégantes que dans les humbles demeures. Il a appris à nos paysans l'art d'arranger les fleurs, il a enseigné au plus simple travailleur le respect des rochers et de l'eau. Dans notre langage usuel on dit volontiers, en parlant d'un homme insensible aux épisodessério-comiques du drame individuel, qu'il "manque de thé"; et l'on flétrit au contraire l'esthète grossier qui, indifférent à la tragédie mondaine, s'abandonne sans mesure, en toute liberté, au courant de ses émotions, en disant qu'il a "trop de thé".

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